Il y avait de l’émotion dans l’air ce matin, alors que la soixantaine de personnes venues accueillir Frédéric l’ont aperçu pagayer au bord de la rivière St-Maurice, sur le terrain de la boutique de plein air Maïkan Aventure.

C’est sous les applaudissements et les cris de joie que Frédéric s’est approché de la rive, toujours à bord de son pack raft ce matin, à 10h30. Membres de sa famille, amis, scouts, admirateurs et journalistes présents ont quand même observé un silence chargé d’émotion, comme s’ils avaient eu besoin de prendre quelques secondes pour comprendre que c’était bien lui, qu’il était bien de retour. « Je suis content de vous voir! », nous a-t-il lancé, l’oeil taquin, juste avant d’accoster.

La petite famille de Frédéric l’a accueilli avec sourires et câlins, un moment fort qui a semblé ébranler notre aventurier, bien évidemment! Sa petite fille Adélie, quatre ans, lui avait prépapé un dessin pour l’occasion. Frédéric a pris le temps de bien recevoir ce dessin et de le regarder avec elle avant de répondre aux nombreuses questions des journalistes.

Alors que nous nous attendions au pire, c’est un Frédéric en bonne forme que nous avons retrouvé. Avec une barbe et quelques livres en moins certes, mais pas de traits excessivement tirés ou de visage émacié. Une bonne chance, car il a tout de même perdu neuf livres pendant les 10 derniers jours!

Frédéric prépare déjà une cinéconférence dans laquelle il nous fera revivre son aventure. Avec les images qu’il a pris pendant son épopée, il nous emmènera au coeur du Québec jusqu’au 52e parallèle, parmi la forêt dense, les rivières gonflées et les paysages époustouflants qu’il a découvert. Un rendez-vous à ne pas manquer!

Jeudi 27 septembre, salle Anaïs-Allard-Rousseau, 19h30 Les billets sont en vente à la billeterie au 1425, place de l’Hôtel-de-Ville, Trois-Rivières ou sur le site Web www.ovation.qc.ca. Procurez-vous vos billets rapidement!

Être assis dans une voiture entouré de ses proches, voir les kilomètres défiler à une vitesse folle sans déployer aucun effort, écouter de la musique : Frédéric qualifie son retour à la civilisation de véritable renaissance!

Au réveil ce matin, Frédéric a repris le chemin forestier l’âme en paix. « Je savais que c’était la fin, j’avais une drôle de sensation ». Des camionneurs bons samaritains se sont relayés pour l’emmener jusqu’à un petit resto de Saint-Ludger-de-Milot où son père et son bon ami Pierre-Luc l’attendaient. « C’est là qu’a eu lieu le massacre », rigole Frédéric. Un énorme burger avec des ingrédients frais, une montagne de pommes de terre frites et son péché mignon : « Une molle à la vanille trempée dans le chocolat ». Un menu pas trop santé, bien sûr, mais que Frédéric avait bien le droit de se payer après avoir passé tant de journée sans manger à sa faim!

« Une renaissance! », c’est ainsi qu’il décrit ses sentiments, au moment où il roule entre Alma et Québec, où il passera la nuit avant de rentrer définitivement à Trois-Rivières. « C’est fou comme les banalités du quotidien m’apparaissent maintenant comme des éléments majeurs. Juste d’être assis dans une voiture, confortablement, et d’écouter de la musique. Je n’ai jamais apprécié autant! » commente-t-il.

Une fin heureuse, pour ce qui a probablement été l’une des épreuves les plus intenses que le jeune homme se soit imposées à ce jour. Chose certaine, personne ne pourrait dorénavant mettre son message en doute, lorsqu’il nous dit « Osez l’aventure ! ».

À demain Frédéric, à 10h30, au Maïkan Aventure de Trois-Rivières (2206 boul. des Chenaux), et merci de nous avoir emmenés avec toi dans ton épopée… on a déjà hâte à la prochaine fois!

Frédéric rencontre ses premiers humains depuis neuf jours, déjeune aux œufs et au bacon, traverse le lac Onistagane, atteint la civilisation et… passe la nuit sur une galerie!

Quelle ironie du sort! Ce matin, Frédéric s’est réveillé avec l’idée ferme de retrouver la civilisation. Sa détermination a vite payé, et après une petite heure de descente sur la Péribonka, il a aperçu un chalet de vacanciers. « Les gens me faisaient de grands signes du bout du quai », raconte-t-il avec émotion.

Les généreux villégiateurs lui ont proposé à déjeuner. « Trois œufs et du bacon », précise Frédéric en se léchant encore les lèvres. « Ils m’ont expliqué que je pouvais me rendre un peu plus au sud de la rivière, au Quai des brumes et que là-bas, un camionneur pourrait m’attendre à 18h pour me ramener au Lac-St-Jean », raconte Frédéric.

L’aventurier a donc repris la rivière. Mais c’était sans compter les sautes d’humeur de Dame Nature. « Un orage épouvantable a éclaté. J’avais le vent de face. C’est réellement une des choses les plus difficiles que j’ai fait de toute ma vie! », s’exclame Frédéric. Dans la tempête, il a pagayé sans répit de 11h30 à 19h, Sa performance d’aujourd’hui est, tel que vous pourrez le constater sur la carte interactive : phé-no-mé-nal-le. N’empêche que…  il a manqué son rendez-vous!

« Alors maintenant je suis devant une bâtisse toute équipée, avec de l’eau, de la bouffe, de l‘électricité, tout ce qu’il faut quoi! Mais il n’y a personne et c’est barré.  Je vais passer la nuit sur la galerie! », poursuit-il avec un rire un peu … forcé…!

Qu’à cela ne tienne, Frédéric sait maintenant que c’est mission accomplie. Reste à savoir, une fois qu’il aura laissé l’émotion redescendre un peu, ce qu’il retiendra de cette extraordinaire épopée.

Tous ceux qui le souhaitent sont invités à assister  à son grand retour vendredi le 17 août à 10h30, à la boutique Maïkan aventure, au 2206 boulevard des Chenaux, à Trois-Rivières. Un grand moment d’émotion en perspective…!

Pour voir le déplacement de Frédéric sur une carte interactive cliquez ci-dessous:

https://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365+to:51.62373%2c+-71.41983+to:51.62358%2c+-71.41977+to:51.62358%2c+-71.41977+to:51.46617%2c+-71.44745+to:51.0576%2c+-71.35379+to:50.76292%2c+-71.30713+to:50.64495%2c+-71.27917&hl=fr&geocode=&aq=&sll=51.440313%2c-69.411621&sspn=1.80445%2c4.916382&vpsrc=0&t=h&mra=ls&ie=UTF8&ll=51.44716%2c-71.174927&spn=1.80418%2c4.916382&z=8&dirflg=d

Aujourd’hui, Frédéric a pagayé pendant 12h avec le ventre vide. La distance qu’il a réussie à parcourir est impressionnante, le double de ce qu’il parcourait en une seule journée depuis le début de l’aventure. Amaigri et affaibli, il veut réussir à « sortir du bois » d’ici les prochaines 48h.

« Je commence à utiliser ma boîte à outils de motivation », confie-t-il avec une voix moins solide. « Je me visualise arriver parmi les miens, je m’accorde de plus petits objectifs comme me rendre aux prochains rapides, etc. ».

Il faut dire que le niveau de difficulté est supérieur à ce que Frédéric avait envisagé en approvisionnement de nourriture. « Je me dis que ça ne vaut plus la peine de m’arrêter pour chasser ou pêcher pendant de longues heures, qu’il vaut mieux filer sur la rivière et atteindre un chalet ou un camp », explique-t-il.

Aujourd’hui, son menu s’est composé de bleuets et de sachets de sucre trouvés dans une habitation abandonnée. « J’ai perdu pas mal de poids. Maintenant je peux faire entrer mon polar dans mes pantalons et je dois quand même serrer ma ceinture », affirme Frédéric.

La température a contribué à sa performance aujourd’hui. « Il y avait des nuages menaçants mais il a quand même fait beau. Il doit faire autour de 18˚c, c’est confortable », précise-t-il.

Demain, il a l’intention de reprendre la rivière et de foncer vers la civilisation. « Je veux réussir à sortir du bois d’ici jeudi », conclut-il.

Moral : 6/10

Physique : 6/10

Ce qui lui manque le plus : « Entendre le rire de mes filles ».

Pour suivre Frédéric sur une carte suivez ce lien:

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365+to:51.62373%2c+-71.41983+to:51.62358%2c+-71.41977+to:51.62358%2c+-71.41977+to:51.46617%2c+-71.44745+to:51.0576%2c+-71.35379+&hl=fr&geocode=&aq=&sll=51.68618%2c-70.554199&sspn=1.760664%2c4.630737&vpsrc=6&t=h&mra=ls&ie=UTF8&ll=51.144894%2c-70.828857&spn=1.781634%2c4.630737&z=8&dirflg=d

Rassasié et reposé après deux jours de pause, Frédéric a délibérément choisi de ne pas apporter de nourriture du camp de chasse avec lui. « J’ai eu un excès de confiance », admet-il finalement. N’empêche, il a parcouru beaucoup de chemin aujourd’hui sur la Péribonka, et en a même profité pour faire un petit sprint avec un orignal!

« Je vis avec ma décision, mais j’avoue que ce n’était peut-être pas la meilleure. J’aurais au moins pu prendre quelques sachets de soupe », soupire Frédéric, qui est retourné à son régime de bleuets. Car s’il a rechargé ses batteries pendant la fin de semaine, son état demeure précaire. « J’ai beaucoup pêché aujourd’hui, j’ai beaucoup chassé aujourd’hui. Ça n’a rien donné! », s’exclame-t-il en soulignant l’ironie de la situation. Les deux caches abandonnées puis le camp qu’il avait tous découverts vendredi l’avaient aussi rassuré sur le fait qu’il pouvait trouver de belles surprises sur son chemin. « Mais je n’ai plus vu d’habitation depuis ce matin. »

Frédéric sent que la fin de son périple approche, et considère que le pire est déjà derrière lui. « J’ai bien avancé aujourd’hui. Et le moment fort, c’est une rencontre avec  un énorme orignal en plein milieu de la rivière ». La bête s’est laissé approcher  avant de se remettre à nager pour fuir. Frédéric a continué de pagayer juste à côté pendant un bon moment, comme s’il s’agissait d’une course. « Mais j’ai perdu! », rigole-t-il.

Le niveau de la rivière semble avoir quelque peu diminué. Une bonne chose pour Frédéric, qui commençait justement à s’inquiéter du niveau des rapides. « Je voyais que ça devenait de plus en plus risqué de pratiquer certains passages. Mais maintenant c’est bon ».

Demain, l’aventurier se promet de redoubler d’efforts pour avancer encore. « Je commence à avoir hâte de sortir. Je vise la fin de cette semaine », admet-il.

Moral : 7/10

Physique : 8/10

Ce qui lui manque le plus : Une paire de chaussettes sèche!

Pour suivre Frédéric sur une carte interactive cliquez ci-dessous:

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017,+-70.92981&daddr=52.23148,+-70.9024+to:52.11847,+-71.08096+to:51.92329,+-71.20694+to:51.7534,+-71.30365+to:51.62373,+-71.41983+to:51.62358,+-71.41977+to:51.62358,+-71.41977+to:51.46617,+-71.44745&hl=fr&geocode=&aq=&sll=51.936875,-71.16108&sspn=0.875438,2.315369&vpsrc=6&t=h&mra=ls&ie=UTF8&ll=51.68618,-70.554199&spn=1.760664,4.630737&z=8&dirflg=d

Sous la pluie intense, l’heure est à l’introspection pour Frédéric.

« Ça fait maintenant sept jours que je n’ai pas vu d’humain », affirme Frédéric en début de conversation. « Ça ne me manque pas tant que ça, la solitude n’est pas une prison pour moi. Et j’ai déjà passé plus de 18 jours complètement seul », poursuit-il.

La pluie intense de la journée l’a obligé à se reposer, et à continuer de récupérer dans le camp de chasse qu’il occupe depuis vendredi après-midi. « C’est vraiment une chance d’avoir trouvé ce camp, car il a tellement plu la nuit dernière, que je pense que n’aurais pas pu garder un feu allumé en plein air », explique Frédéric. Il est devenu clair pour lui que la survie est un état extrêmement fragile. « Je le savais déjà, mais là je l’intègre complètement. On a beau être entraîné, nos chances de succès dépendent vraiment de la météo, et on n’a aucun contrôle là-dessus. »

Mais à quoi pense-t-il, tout seul dans le Nord ainsi? L’aventurier résume ses pensées à trois choses : le passé, le présent et l’avenir. « On fait le ménage, on pense à ce qu’on veut vraiment. Ça nettoie la conscience et ça clarifie nos choix », confie-t-il. La famille, c’est bien ce qui lui manque le plus en ce moment. « Ma petite fille m’avait fait un dessin que je m’étais promis de ne pas regarder avant le septième jour. Je l’ai déballé aujourd’hui. C’était un dessin de moi, avec ma blonde et nos deux petites », continue-t-il. « En regardant ça, je me suis dit… demain je reprends la route, je pousse et je sors! ».

Quant à son ami le gros ours noir, il n’a pas osé se remontré le bout du museau. « J’ai entendu des bruits sur la galerie pendant la nuit. Peut-être que c’était lui, peut-être que ce n’était que mon imagination, mais je ne l’ai pas revu de la journée », raconte Frédéric.

Moral : 8/10

Physique 9/10

Ce qui lui manque le plus : « Des cotons-tiges. Je paierais cher pour pouvoir me laver les oreilles! »

Pour suivre Frédéric sur la carte interactive cliquez sur le lien ci-dessous:

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365+to:51.62373%2c+-71.41983+to:51.62358%2c+-71.41977+&hl=fr&geocode=&aq=&sll=51.93695%2c-71.16108&sspn=0.875438%2c2.315369&vpsrc=0&t=h&mra=ls&ie=UTF8&z=9&dirflg=d

Bien au chaud dans son camp de chasse, notre aventurier a vu son repos perturbé par la visite d’un ours insistant!

« Si j’avais quatre heures pour abattre un arbre, j’en passerais trois à aiguiser ma hache ». « Qui a dit cela? », demande Frédéric sur un ton anormalement philosophe pour un gars qui n’a presque rien mangé depuis cinq jours. « Abraham Lincoln! », laisse-t-il tomber avant d’éclater de rire!Décidemment, la dernière journée de repose semble lui avoir fait le plus grand bien. Repos, enfin, il faut le dire vite. « J’en ai profité pour me fabriquer une pagaie d’épinette-kevlar à rendre fous de jalousie tous les propriétaires de pagaie de carbone! », lance-t-il fièrement. Un travail qui lui a demandé plusieurs heures de travail minutieux… et qui a été perturbé par la visite d’un gros ours noir.  

« Il s’est approché de près, de très près. Alors j’ai pris la carabine que j’ai trouvée dans le camp de chasse et j’ai tiré un coup dans les airs », raconte Frédéric. L’ours a compris le message et s’est enfui dans la forêt. Frédéric s’est aussitôt remis à l’ouvrage.

Mais quelques minutes plus tard, la grosse bête est revenue. « Il a commencé à déchirer des toiles qui recouvrent un genre d’entrepôt derrière le shack. Il n’avait pas l’air de très bonne humeur », continue-t-il. Frédéric a alors tiré un deuxième coup au –dessus de la tête de l’ours. « Il s’est enfui de nouveau, mais je sais qu’il n’a pas vraiment peur de moi. S’il revient une troisième fois, je n’aurai plus le choix… », confie-t-il.

Tel que prévu, Frédéric a quand même pu profiter de sa journée pour se reposer. «J’ai mangé des soupes en sachet et…  un écureuil! » Apparemment, le goût de la chair de ce dernier serait sous-estimée… (Note de la rédaction : On te croit sur parole Frédéric…).

Frédéric prévoit se reposer encore pendant la journée de dimanche, et souhaite reprendre la route lundi. Il a beau savoir qu’il est sur la Péribonka, il est conscient qu’il est encore loin d’être tiré d’affaire.  « La vérité… c’est que j’ai déjà hâte de repartir », affirme-t-il. Notre aventurier est définitivement « irrécupérable »!

Moral 8/10

Physique 7/10

Ce qui lui manque le plus : Du ketchup pour agrémenter son repas d’écureuil… et éventuellement son steak d’ours de demain…!

Pour suivre Frédéric sur une carte :

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365+to:51.62373%2c+-71.41983+to:51.62358%2c+-71.41977+&hl=fr&geocode=&aq=&sll=51.93695%2c-71.16108&sspn=0.875438%2c2.315369&vpsrc=0&t=h&mra=ls&ie=UTF8&z=9&dirflg=d

En milieu d’après-midi, Frédéric a découvert un camp de chasse. À l’intérieur du camp, un miroir lui a permis de constater à quel point son visage était enflé et envahi par les piqûres de mouches…

Une dure journée pour notre aventurier. « La nuit dernière a été la plus froide de tout mon séjour, j’ai brûlé une énorme quantité de bois », raconte-t-il. Son sommeil agité n’a été récompensé par aucune capture. « Au petit matin, j’ai pêché et chassé pendant près d’une heure… mais rien. Pourtant, j’ai vu de nombreuses traces de loups », laisse tomber Frédéric.

La progression sur la rivière qu’il suit depuis plusieurs jours a été aussi beaucoup plus difficile aujourd’hui : « Il y a avait moins de courant et j’ai travaillé fort physiquement », précise-t-il.

Au bord de l’épuisement, l’aventurier a finalement découvert une cache sur le haut d’une colline, en début d’après-midi. Mais l’endroit avait été abandonné depuis plusieurs années. Quelques kilomètres plus loin, un deuxième mirage l’attendait : « Cette seconde cache avait aussi été laissée à l’abandon, mais ces deux découvertes me laissaient présager que j’approchais de quelque chose », confie Frédéric.

En milieu d’après-midi, il a finalement atteint un camp de chasse. « Il y a beaucoup de nourriture, mais tout est passé date. Et dans les circonstances, je ne peux pas prendre de risque », explique-t-il avec regret.

Miroir, miroir, dis-moi qui est le plus… monstrueux!

Quand même, Frédéric a pu manger des arachides en écales et des soupes en sachet. « Je n’ai jamais autant apprécié ce genre de soupe! » rigole-t-il. Mais le sésame, le joyau de ce camp de chasse pour Frédéric est sans nul doute le lit, et les couvertures qui le couvrent! « Honnêtement, je me suis assis pour me reposer réellement pour la première fois depuis dimanche dernier. J’ai pris mon pouls, et il était au double de mon pouls normal », affirme-t-il. Frédéric admet qu’il commençait à s’inquiéter : « Je sais que je n’avais plus de condition physique, des efforts normalement banals m’essoufflaient énormément ».

Sur un des murs du camp de chasse, Frédéric a également aperçu un miroir. Après avoir hésité quelques secondes, il a finalement osé regarder son reflet. « C’est inimaginable. J’ai le visage couvert de piqûres, très enflé, avec de grosses gales sur mes joues. C’est pas compliqué : j’ai l’air d’un monstre », laisse-t-il tomber.

Même après cela, Frédéric n’était pas au bout de ses peines. Sur un autre mur du camp l’attendait… une énorme carte topographique de la région. « Avec un piton rouge qui indique la situation du chalet! », rigole-t-il.

Notre aventurier sait maintenant qu’il est sur la rivière Péribonka, et qu’environ 120km le sépare encore des chalets les plus proches. « Je vais prendre une journée ou deux pour reprendre des forces, explique-t-il, mais il me reste encore beaucoup de chemin à faire », poursuit-il avec un regain dans la voix.

Fait à noter, des membres de la communauté autochtone de Mashteuiatsh qui suivaient l’aventure de Frédéric depuis le début ont tenu à lui transmettre de précieux conseils. « Il doit couvrir sa peau de boue pour se protéger des mouches noires », explique Éric Duchêne. « Et la prochaine fois, on lui enseignera comment fabriquer des collets à lièvre avec du bois trouvé sur place! », ajoute-t-il.

Bref, malgré la découverte de ce camp de chasse, le défi demeure entier pour Frédéric, car la rivière Péribonka lui réserve encore son lot de surprises…

Moral : 8/10

Physique : 6/10

Ce qui lui manque le plus : « De la musique. N’importe quoi! Euh… pas n’importe quoi la toune d’Éric Lapointe là… je veux dire n’importe quoi! »

Pour suivre Frédéric :

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365&hl=fr&geocode=&aq=&sll=53.796105%2c-68.44248&sspn=27.016239%2c74.003906&vpsrc=0&mra=ls&ie=UTF8&t=m&z=9&dirflg=d

Vendredi 10 août

Un ours, un loup, un carcajou? Mais qui donc a volé le repas de Frédéric???

Hier soir, avant d’aller dormir, Frédéric s’était presque endormi avec un sourire en coin. Il était pratiquement convaincu qu’au petit matin, il y aurait un beau gros lièvre dans l’un des six collets qu’il avait stratégiquement posés, juste avant d’aller dormir.

Mais au lever du jour, une surprise de taille l’attendait! Non seulement l’un de ses pièges avait attrapé une proie, mais en plus, cette proie devait être si appétissante qu’un loup, un ours ou un carcajou avait décidé de la voler! « C’est complètement fou! Le câble de métal a carrément été coupé par des dents! », s’exclame Frédéric, qui arrive tout de même à rigoler de la situation.

Notre aventurier a donc repris la route l’estomac dans les talons… et a dû se résigner à manger des bleuets et du lichen. « J’ai failli attraper un énorme poisson, mais juste au moment de le sortir de l’eau, il a réussi à s’échapper », raconte-t-il avec philosophie. « Je me rends compte qu’en survie, tout peut balancer d’une minute à l’autre. Par exemple je pourrais attraper un porc-épic dans dix minutes et me rassasier complètement! On est dans l’incertitude absolue », explique-t-il.

Si le moral de Frédéric tient bon malgré la faim, c’est entre autres parce qu’il a enfin arrêté de pleuvoir. « J’en ai profité pour sécher mes vêtements et réparer quelques équipements, comme ma pagaie de branchage qui avait besoin d’être solidifiée ».

Il est aussi satisfait de la distance qu’il a réussi à parcourir sur l’eau en une journée : « La rivière est gonflée et il y a beaucoup de courant. Ça va vite! »

Frédéric a aussi fait une belle rencontre au milieu de la journée. « Je suis passé à 50 pieds d’un énorme orignal. Il avait l’air de se demander ce que je faisais là », plaisante-t-il.

La faim demeure pour Frédéric un enjeu majeur, et son aventure sera sérieusement compromise s’il n’arrive pas à se nourrir convenablement dans les prochaines 24h…

Moral 7/10

Physique 6/10

Ce qui lui manque le plus : « Un matelas. C’est ma quatrième nuit dans les branches et l’humidité. Je rêve d’un matelas…! »

Pour suivre le déplacement de Frédéric, suivez le lien ci-dessous:

http://maps.google.ca/maps?f=d&source=s_d&saddr=52.25017%2c+-70.92981&daddr=52.23148%2c+-70.9024+to:52.11847%2c+-71.08096+to:51.92329%2c+-71.20694+to:51.7534%2c+-71.30365&hl=fr&geocode=&aq=&sll=53.796105%2c-68.44248&sspn=27.016239%2c74.003906&vpsrc=0&mra=ls&ie=UTF8&t=m&z=9&dirflg=d

Malgré les hurlements de loups, le lunch aux fourmis et ses piqûres de mouches noires à gogo, Frédéric a profité de deux heures de soleil et d’un… délicieux repas de truites!

Quel soulagement pouvait-on sentir dans la voix de Frédéric! « J’ai soupé avec quatre petites truites! », s’exclame l’aventurier avec un sourire dans la voix.  Les poissons ne  semblent toutefois l’avoir rassasié que pour une petite trentaine de minutes.  Tout à fait normal, quand on sait qu’il n’avait avalé que deux tasses de bleuets depuis les dernières 48h! N’en demeure pas moins que cette pêche est pour Frédéric une victoire psychologique très importante: « Maintenant je sais que je peux pêcher avec mon matériel. Je sais que je peux y arriver! »

L’après-midi lui a aussi amené un grand moment de bonheur : deux heures de soleil continues! « J’ai pu faire sécher mes vêtements un peu. Je me rends compte que la météo fait finalement toute la différence dans ma qualité de vie », explique-t-il.

De bonnes nouvelles qui  tombaient à point, car Frédéric s’était couché la veille le ventre complètement vide. « Avec des hurlements de loups en prime », ajoute-t-il. Après avoir avalé quelques dizaines de bleuets dans la matinée, il s’est résigné à goûter à des… fourmis! « C’est moins pire qu’on l’imagine, c’est un peu amer, mais ça va. Et les grosses n’ont pas du tout le même goût que les petites ». (Note de la rédaction : Merci beaucoup Frédéric pour l’information, mais on va te croire sur parole…).

80 piqûres sur sa main gauche

Comme vous le constaterez sur la carte ci-dessous, Frédéric semble suivre une rivière qui le mènera éventuellement dans la région du Lac-Saint-Jean. « Son objectif était de se déplacer davantage vers le sud est », explique Pierre-Luc Fortin, collaborateur et ami de Frédéric. « Il n’est probablement pas dans le bassin hydrographique qu’il imaginait… attendons de voir s’il s’en rend compte et s’il décide de poursuivre de ce côté », poursuite Pierre-Luc.

Pour l’instant, Frédéric a l’intention de passer un maximum de temps sur l’eau, car c’est le seul endroit où les mouches noires ne le harcèlent pas. « Juste sur ma main gauche j’ai compté 80 piqûres. J’ai les oreilles complètement boursouflées. C’est l’enfer », confie-t-il.

Moral 8/10 (merci aux truites!)

Physique 7/10

Ce qui lui manque le plus: « Un lance-flammes pour anéantir toutes ces bip bip bip de mouches noires! »

Si vous n’arrivez pas à cliquer sur l’image suivez ce lien:

http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=51.92329,-71.20694&ll=51.92329,-71.20694&ie=UTF8&z=12&om=1