La faim oui, la soif jamais…

La faim oui, la soif jamais…

Dans ce premier jour d’aventure, je peux souffrir de la faim, mais pas me déshydrater. Heureusement, le Yukon n’est pas réputé pour ses déserts. L’eau est vitale en survie, car le manque de fluide dans le corps peut provoquer de la somnolence, mais aussi un dysfonctionnement rénal. 60 % à 75 % du corps humain est composé d’eau. Un petit 2 % en moins et voilà que les problèmes de concentration commencent, souvent accompagnés de maux de tête. Après 4 % à 5 % de déshydratation, c’est la migraine qui guette l’explorateur, puis à 12 % arrivent de graves problèmes de santé comme, par exemple, de la difficulté à manger ou à s’orienter. Les pensées deviennent confuses, le corps lourd, puis une impression de sable sur la langue s’installe. On peut souffrir de vertiges, d’une augmentation du pouls, d’une diminution de la pression artérielle, d’urines visqueuses et légères. Arrivé à 25 % de déshydratation, ce sont les crampes musculaires, le gonflement de la langue, la détérioration de la circulation du sang, une faiblesse extrême, l’évanouissement et… la mort.

Pas de panique, ici, on peut jeûner, mais on ne peut pas se déshydrater.

Concrètement, mon nouveau terrain de jeu a quatre cent quinze kilomètres carrés et il est parsemé de montagnes de deux à trois mille mètres d’altitude. Des rivières d’eau turquoise à profusion, des grizzlis, mais aussi des loups et de longues journées d’ensoleillement. Il y a des insectes, beaucoup ! La véritable aventure, quoi !

En Antarctique, je savais ce que j’allais manger, j’étais géolocalisé, je connaissais la température des prochains jours voire même des prochaines heures. À ce moment, c’était précisément mon travail d’en savoir le plus possible afin de mener à terme ma traversée. Mais en survie, c’est l’homme primitif qui resurgit. Celui qui doit se servir de ses sens pour manger, trouver son chemin, lire les nuages et prévoir le temps. Et c’est précisément ce qui me plaît, je veux être exposé aux éléments et n’avoir que mon jugement pour m’en sortir.

Et de ce côté, me voilà servi…

La première nuit fut difficile. Il a fait très froid et il a plu. Déjà, la pluie n’est pas très plaisante le jour, elle est encore plus inconfortable lorsque la fatigue nous mine le corps et que l’excitation des préparatifs et du départ est derrière nous. J’ai eu du mal à maintenir mon feu allumé sous le packraft, mais je me disais qu’une fois affamé et à bout de force, je finirais bien par dormir.

Mon moral est à 8 sur 10, alors les choses vont bien. Cependant, il y a la faim qui me tenaille. La faim, oui… mais pas la soif, ouf! Les vingt-quatre premières heures sans nourriture sont les pires. Il s’agit d’un choc pour le corps qui ne comprend pas pourquoi on le prive ainsi. Il n’a eu droit qu’à deux poignées de petits fruits sauvages, mais c’est bien insuffisant pour mon estomac qui réclame de la nourriture. Il me faudra vite trouver un coin pour pêcher, car heureusement, j’ai trouvé une petite rivière aux eaux blanches comme de la neige. J’ai rarement vu de l’eau d’une telle transparence, d’une pureté paradisiaque.

Niveau activité sociale, je suis comblé! Sous le soleil, j’ai joué à cache-cache avec un caribou et un castor. Et quel panache sur cette bête! (Je ne parle pas du castor, bien sûr, quoique l’on puisse s’attendre à tout au Yukon). J’ai aussi vu des traces de loups et je les ai entendus… croyez-moi, si moi, Fred Dion, je les ai pistés et que j’ai entendu leurs chants, eh bien pour leur part, ils savent très bien où je suis. Certainement qu’ils me pisteront bien vite, car ici, c’est moi l’intrus. Je suis chez eux, sur un territoire où ils sont les maîtres. Je demeure sur mes gardes…

Aujourd’hui, j’envisage de pagayer pour me réchauffer. Il y a beaucoup de rivières… la température est bonne.

Le soleil me fait du bien.

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire!

Fred en trois points : 

Moral : 8 sur 10
Physique : bon
Ce qui lui manque : Le confort, comme il est humide et qu’il a froid

Capsule de Fred ayant servie à l’écriture de ce texte : 

 

Bandeau conférence 

20 réponses à “La faim oui, la soif jamais…

En vérifiant sur Google maps il apparaît que t’es vraiment dans le pétrin :):) gros relief partout dans la vaste zone où tu es. Si tu restes dans la vallée, ce que je te souhaite, tu auras 24 km à faire pour rejoindre la Twitya et si elle est le moindrement navigable tu pourras espérer atteindre le Mackenzie…mais là faudrait bien que tu manges…bon courage

Les Grands Esprits sont partout dans les forêts du Yukon et Mère Nature veille sur toi t’inquiète et moi je pense à toi ……………….=) XOXO cher Frédéric. Quand ton périple sera terminé, si tu vas à Whitehorse, va au ”Hidden Bed and Breakfast” Eva et Emile sont propriétaire et je les connais bien, tu y seras acceuilli comme un roi ……………….XOXO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et les Politiques de confidentialité et Conditions d'utilisation de Google s'appliquent.

Des questions ? Nous avons les réponses !

Remplissez le formulaire et laissez-nous un message!
Nous vous répondrons dans les plus brefs délais.

    Ce site est protégé par reCAPTCHA et les Politiques de confidentialité et Conditions d'utilisation de Google s'appliquent.

    Merci à notre partenaire