Survivre ou ne pas survivre, telle est la question !

À la veille du départ pour la grande aventure : Porté disparu au Yukon

Mes sens devront être en éveil, mon corps prêt à endurer la souffrance. Ma tête devra surtout être parée, car je devrai faire face à mes démons. Ceux-là, j’en ai quelques-uns. Pas de grosses bêtes, mais de petits monstres qui me chatouillent et me poussent à l’imprudence. Dans l’aventure, on dit qu’un homme pressé est un homme mort. Dans ce sens, j’ai tendance à jouer avec la mort, en fait, je m’amuse à la déjouer. Je la taquine, la nargue un peu aussi lorsque mes arrières sont bien assurés. Il me faudra être prudent, un accident en forêt survint rapidement et les conséquences pourraient être dramatiques.

Les êtres humains ont besoin de peu de choses pour survivre. Un toit pour se protéger des intempéries et des dangers, de la nourriture et de l’eau pour survivre, puis un peu de compagnie pour passer le temps. Pour ma part, je n’aurai pas de toit sous lequel me cacher; rien pour me protéger des bêtes sauvages s’il advenait une mauvaise rencontre; rien pour me mettre sous la dent que je ne trouverai ou ne chasserai moi-même et, bien sûr, personne à qui parler pour animer mes journées. Que la mort, peut-être, pour me souffler à l’oreille ses mots de découragement, pour surveiller aussi chacun de mes pas afin de me piéger.

En survie, il n’y a que le moment présent qui compte. Assurer chacun de ses pas, saisir les opportunités qui se présentent, bien mesurer son temps entre le lever et le coucher du soleil, adéquatement se préparer à faire face aux nuits humides qui glacent le sang puis gérer ses angoisses avec calme, voilà le secret d’une aventure en forêt réussie ou d’un échec retentissant.

Ce que je me prépare à accomplir semble extrême, mais cette aventure était le quotidien de l’homme primitif, la vie normale des nations tribales qui nous ont fait évoluer vers le confort, la sécurité et l’outrecuidance. Car devant la force de la nature, l’homme est bien vaniteux de ne pas se croire menacé. Nous sommes tous issus de la terre et je me prépare à renouer avec la vie sauvage.

J’ai choisi de me faire larguer en forêt pour vaincre la sécurité rassurante qui me fait parfois perdre les véritables valeurs de ma vie. Je veux retrouver un état de vulnérabilité afin de me raccorder physiquement et émotivement avec la vie sauvage, avec les éléments, mais aussi avec la beauté de notre planète. Pour celui que la vie fascine, il n’est pas contradictoire de flirter avec la mort. Nous apprécions l’eau dans la mesure de l’intensité de notre soif. Mon royaume pour un cheval ne criait-il pas Richard III de Shakespeare afin de fuir et de sauver sa vie !

Dans quelques jours, je serai avalé par la nature.
Dans quelques heures, un hélicoptère me transportera dans les territoires vierges du Yukon.
Dans quelques minutes, je serai déposé en forêt, à deux cent cinquante kilomètres de toute forme de civilisation.
Dans quelques secondes, Fred Dion sera porté disparu.

J’angoisse un peu… quand même.

 

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12 réponses à “Survivre ou ne pas survivre, telle est la question !

Bravo Frédéric
Tout un défi !!!! Sur quelle Riviere a tu atterris??? J’ai vu ta préparation et je t’assure que tu as beaucoup de courage, pour avoir fait nous mêmes en canot la”Wind river’´au Yukon !
Cette aventure t’apportera aussi beaucoup en force , beauté de nature inoubliable et sens fort de la vie!
Je te lève mon chapeau et bravo aussi pour la cause que tu supportes.
Yves Beauregard

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