Voici un courriel que j’ai reçu cette semaine :

« Je vous ai vu courir ce matin du côté de St-Romuald.  J’ai pas manqué de vous crier un beau gros BRAVO sincère!  Puis j’ai pleurer de toutes mes larmes, en réalisant que vous courriez entre autre pour mon fils…  Il a 4 mois et a dû avoir une neurochirurgie à 5 semaines de vie qui lui a sauvé la vie.  Aujourd’hui, aucun diagnostic n’est encore émi pour les séquelles qu’il aura que des hypothèses et surtout des hypothèses qui tombent au fil du temps car c’est un combattant!  Il va bien et étonne les médecins! et surtout ses parents! 🙂

Je veux donc vous dire un GROS GROS MERCI!  MERCI de courir pour les enfants qui comme mon beau Tommy ont besoin de soins particuliers!

Longue et belle Vie pleine d’aventures à vous! »

Réponse :

Votre message tout comme votre bravo sur bord de la route sont d’une sincérité déconcertante et me vont droit au coeur. Merci à vous pour ce message. Vous donnez du sens à ce que je fais.

J’irai jusqu’au bout!

Frédéric
p.s. Je crois que votre message pourrait m’aider toucher les gens qui me suivent et qui tardent à donner pour la cause.

Quand ça va bien, c’est facile d’imaginer que tout restera ainsi.  Quand ça va mal, on invente alors les pires scénarios. L’imagination peut nous transporter dans les plus beaux endroits et nous plonger dans les plus bas fonds. Tout se passe dans notre tête.

J’ai terminé la semaine dernière avec une tension à l’avant de la cheville droite. J’aurais pu me laisser aller à me représenter la fin de cette aventure que je prépare depuis plus de 6 mois. C’est normal de douter, mais il est important de ne pas laisser ce doute prendre le contrôle de notre imagination. Cela entraîne inévitablement la panique.

En fin de semaine, j’ai dû me concentrer à éviter ce piège. Il fallait que je trouve des solutions, que je sois proactif. Par chance, j’avais les ressources nécessaires. Mon podiatre, Yvan Jacob, c’est montré très généreux. Il  m’a aidé à identifier les sources de mon problème et comment y remédier. Une radiographie a exclu l’hypothèse de la fracture de stress.

Je suis donc de retour sur la route pour reprendre le trajet. Une nouvelle semaine d’aventures commence. Évidemment, je n’ai pas la garantie du succès, loin de là! Toutefois,  je garde de ce chapitre une grande victoire sur doute et l’imagination.

En terminant, je vous remercie pour conseils et encouragements. Ces derniers m’aident à me concentrer sur mes buts : amasser des dons pour les enfants malades et me rendre à Ottawa à la course!

Vendredi, j’étais fier comme un paon. Je venais de compléter mon 430e  kilomètre de course, mon 10e marathon. Je venais de sortir du tunnel, une section en faux plat montant de 80 km, le long de la rivière Matapédia. À partir de ce point, mon projet devenait plus crédible et j’aurai moins de difficulté à accéder au réseau téléphone/Internet (3G). J’allais être plus près de chez moi. Bref, tout me semblait plus facile.

En fin de semaine, le paon que j’étais a perdu des plumes. Ma cheville droite a enflé et une tension est apparue. Et me voilà assis devant mon ordinateur à me demander comment « gérer » les prochains jours.

Étape # 1 : Mettre un nom sur le bobo. J’ai rencontré mon Podiatre. Yvan Jacob, qui est un grand sportif lui-même, a bien compris l’enjeu derrière cette blessure. Il m’a prescrit une radiographie pour déterminer la source de cette inflammation. Les anti-inflammatoires et le « taping » font aussi partie des solutions mises en oeuvre.

Étape # 2 : M’assurer de fixer des limites claires. Je veux me rendre le plus près possible de mon objectif final, sans toutefois hypothéquer mon corps à long terme. Je ne veux pas décaler mon itinéraire, du moins pour l’instant. Mon calendrier de levées de fonds et de conférences est très chargé.

Étape # 3 : Gérer mon moral. Ce n’est pas la première fois que je fais face à une possibilité d’abandon. Je connais très bien ce chemin où s’entrechoquent la passion, le doute, le désir de réussir et de se dépasser, l’orgueil, la vision des autres, l’incertitude et l’amour de l’aventure.

Pour l’instant, j’entretiens un bel espoir. Après tout, je n’ai jamais été aussi en forme de ma vie. Mon pouls au repos se maintient à 31. Je n’ai pas mal à aucune autre partie de mon corps, même après les 42 km de course. Mon moral est bon et stable depuis le début.

Étape # 4 : Un plan. Tous les experts vont le dire : « la solution à mon problème, c’est le repos! » En plus de la fin de semaine, je vais prendre le lundi de congé. Cela me permettra aussi de faire ma radiographie. Mardi, je vais reprendre mon trajet, mais en vélo. Les côtes descendantes de Amqui jusqu’à Mont-Jolie pourraient aggraver mon problème. Mercredi, je reprends la course pour un premier test. Ensuite, on verra…

Je vous invite à me laisser vos commentaires et suggestions. Je suis curieux de connaître votre avis sur cette situation.

Peu importe la suite des événements, l’aventure continue!

Voici quelques faits cocasses découverts au fil de ma course à travers le Québec :

Le buveur de Redbull, plus que tout autre consommateur de liquide en voiture, préfère lancer ses cannettes dans fossé plutôt que dans la poubelle. Connaissant le contenu de cette boisson, je me demande si ce geste est en réaction à celui-ci…ou à son goût! J’avoue ne pas avoir vérifié ce dernier point.

Si vous voulez encourager un coureur le long de la route avec votre klaxon de voiture, il est préférable que ce soit 100 mètres avant ce dernier ou 100 mètres après. Le faire à 10 mètres avant risque de ne pas être apprécié par le coureur. Vous vous dites peut-être que l’adrénaline de la peur lui permettra de courir plus vite.  Dans les faits, cette adrénaline ne le propulsera qu’en hauteur et non en longueur.

Si vous êtes en train de laver votre maison avec de l’eau à pression par une chaude journée ensoleillée, le coureur ayant couru plus de 20 km qui vous demande gentillement de remplir sa gourde risque de ne pas comprendre votre refus. Surtout, ne lui dites pas que vous utilisez déjà beaucoup d’eau!

Pensez-y!

Fred

Carleton-sur-mer, 8 août 2011– Je poursuis mon aventure Gaspé-Ottawa à la course. Cette semaine sera spéciale puisqu’il s’agit de la partie du trajet la moins habitée.  Je l’ai appelée le tunnel. Mercredi, jeudi et vendredi, je vais remonter la rivière Matapédia sur une centaine de kilomètres en direction Nord avant  d’arriver à Amqui. Cette étape en sera une des plus difficiles physiquement et mentalement avec les montagnes à franchir et la rareté des services (nourritures, électricité, communications…).

Je profiterai du paysage et me concentrerai à bien vivre chaque kilomètre en attendant la sortie du tunnel et l’activité  bénéfice planifiée à Amqui. Après tout, il y a là un des plus beaux coins de la province.

Merci de me suivre, je vais tenter de vous transmettre de l’information autant que possible!